
Autre question concernant les mouvements oculaires et les protocoles associés : s’agit-il d’une technique ou d’une thérapie ? Il nous semble bien qu’il s’agisse d’un outil plus que d’une psychothérapie à part entière, mais un outil qui prend toute sa dimension quand il est intégré dans le spectre plus large d’un modèle psychothérapeutique.
Intégrer le corps au travers des mouvements oculaires ou du tapping avec les aspects émotionnels, cognitifs et comportementaux est réellement porteur de changement. La technique elle-même des mouvements oculaires étant relativement simple à apprendre (seulement quelques jours de formation), peut-on la qualifier réellement de psychothérapie ? Comporte-t-elle en soi pour autant une stratégie ? Un savoir faire relationnel ?
Les mouvements oculaires portent-ils d’ailleurs ontologiquement un lien naturel qui pourrait les rapprocher d’un modèle existant ? L’utilisation de techniques de mouvements oculaires doit-elle pour fonctionner se rapprocher du cognitivo-comportementalisme (comme on peut l’entendre chez certains praticiens de l’EMDR) ?
Est-elle juste une pure « neuro-thérapie » (comme on a pu entendre le dire Danie Beaulieu dans certaines formations à l’IMO) ? Et donc agirait-elle « mécaniquement » sans dimension relationnelle? (Si on pousse se raisonnement, pourrait-on à la limite remplacer le praticien par un robot ou un écran ?… Dans quel cadre inscrire alors la dimension relationnelle ?...)
Doit-elle plutôt retrouver ses racines avec l’apport de l’hypnose, de l’orientation solution et de la stratégie systémique (comme l’explique E. Bardot sur l’HTSMA) ?
Ces techniques ont été également critiquées sur l’aspect commercial de leur transmission. Les principaux modèles de mouvements oculaires sont des « marques déposées » de thérapie, ne pouvant être enseignés que par les écoles bien précises et des enseignants très spécialement habilités. De même un étudiant ne pourrait prétendre pratiquer la technique s’il n’a pas suivi le parcours initiatique extrêmement balisé de l’institution-mère. Si l’on comprend qu’une technique de soins ne peut être enseignée ou apprise par « n’importe qui », on peut s’étonner du procédé visant à déposer une marque de thérapie. De même, cela proscrit, ou du moins limite, les évolutions des modèles sous l’influence des praticiens de terrain.
S’il faut s’entourer de précautions pour enseigner des techniques de soins (comme par exemple de ne les enseigner qu’à des soignants qui l’exerceront dans le cadre de leur métier et de leur déontologie), la thérapie devrait pouvoir être librement apprise et transmise, et ce d’autant plus qu’elle est utile à nos patients. En priver ceux-ci ne serait pas éthique. Les grands praticiens comme Erickson, Frankl, De Shazer, White et d’autres n’ont jamais limité l’usage de leurs thérapies à ceux qu’ils avaient spécifiquement accrédités.
Intégrer le corps au travers des mouvements oculaires ou du tapping avec les aspects émotionnels, cognitifs et comportementaux est réellement porteur de changement. La technique elle-même des mouvements oculaires étant relativement simple à apprendre (seulement quelques jours de formation), peut-on la qualifier réellement de psychothérapie ? Comporte-t-elle en soi pour autant une stratégie ? Un savoir faire relationnel ?
Les mouvements oculaires portent-ils d’ailleurs ontologiquement un lien naturel qui pourrait les rapprocher d’un modèle existant ? L’utilisation de techniques de mouvements oculaires doit-elle pour fonctionner se rapprocher du cognitivo-comportementalisme (comme on peut l’entendre chez certains praticiens de l’EMDR) ?
Est-elle juste une pure « neuro-thérapie » (comme on a pu entendre le dire Danie Beaulieu dans certaines formations à l’IMO) ? Et donc agirait-elle « mécaniquement » sans dimension relationnelle? (Si on pousse se raisonnement, pourrait-on à la limite remplacer le praticien par un robot ou un écran ?… Dans quel cadre inscrire alors la dimension relationnelle ?...)
Doit-elle plutôt retrouver ses racines avec l’apport de l’hypnose, de l’orientation solution et de la stratégie systémique (comme l’explique E. Bardot sur l’HTSMA) ?
Ces techniques ont été également critiquées sur l’aspect commercial de leur transmission. Les principaux modèles de mouvements oculaires sont des « marques déposées » de thérapie, ne pouvant être enseignés que par les écoles bien précises et des enseignants très spécialement habilités. De même un étudiant ne pourrait prétendre pratiquer la technique s’il n’a pas suivi le parcours initiatique extrêmement balisé de l’institution-mère. Si l’on comprend qu’une technique de soins ne peut être enseignée ou apprise par « n’importe qui », on peut s’étonner du procédé visant à déposer une marque de thérapie. De même, cela proscrit, ou du moins limite, les évolutions des modèles sous l’influence des praticiens de terrain.
S’il faut s’entourer de précautions pour enseigner des techniques de soins (comme par exemple de ne les enseigner qu’à des soignants qui l’exerceront dans le cadre de leur métier et de leur déontologie), la thérapie devrait pouvoir être librement apprise et transmise, et ce d’autant plus qu’elle est utile à nos patients. En priver ceux-ci ne serait pas éthique. Les grands praticiens comme Erickson, Frankl, De Shazer, White et d’autres n’ont jamais limité l’usage de leurs thérapies à ceux qu’ils avaient spécifiquement accrédités.

De même, à quels types de praticiens s’adressent ces techniques ? Les critères d’admissibilité officiels des enseignants de l’IMO et de l’EMDR retiennent généralement les psychiatres, psychologues et psychothérapeutes. On pourrait se poser la question d’une part, parmi les gens formés de la présence de « thérapeutes non soignants » qui n’ont pas de diplôme d’état et pratiquent pourtant une technique de soin relativement puissante et d’autre part la question de l’absence d’autres soignants (anesthésistes, dentistes, sages-femmes, généralistes, kinésithérapeutes…) qui pourraient légitimement vouloir aider leurs patients et les désensibiliser des traumatismes inhérents à la profession. Encore une fois, il faut à la fois permettre la transmission des techniques efficaces tout en usant de toute la prudence nécessaire sur la déontologie des étudiants. Le choix des professions soignantes exclusivement (médecins, dentistes, sages-femmes, infirmières, kinésithérapeutes…) nous paraît un bon compromis, ceux-ci étant soumis à la déontologie de leur profession qui prévient d’un certain nombre de dérives possibles.
Se pose enfin la question du mode de fonctionnement de ces techniques. Empiriquement, la plupart des penseurs de ces techniques expliquent grosso modo que les souvenirs traumatiques ne sont pas « intégrés » dans la mémoire autobiographique ce qui explique les réminiscences et autres flash-backs dissociatifs. Les mouvements oculaires en évoquant le trauma « forceraient » en somme l’intégration, tout comme nos vécus quotidiens sont « intégrés » quand nos yeux bougent sous nos paupières pendant le sommeil.
Pour les praticiens en PNL, la position des yeux est révélatrice de la sollicitation d’une modalité sensorielle. Dès lors, les mouvements oculaires « mélangent » et intègrent les différentes sensorialités du souvenir au sein du corps et du psychisme de l’individu plus « unifié », intégré et réassocié.
Pour de nombreux praticiens de l’hypnose, ils en sont une extension ou une sous modalité, avec des principes de fonctionnement et d’efficacité relativement similaires. Focalisation, dissociation, distorsions du temps, absorption, recadrages, suspension partielle de l’éveil, sont des ingrédients tout à fait communs à l’hypnose et aux techniques de mouvements oculaires.
L'Académie Nationale de Médecine souligne d’ailleurs dans un rapport : « En pratique, l’état hypnotique est induit par fixation du regard sur un point lumineux ou fixation auditive par écoute d’un son continu, en même temps qu’est remémoré un souvenir ». L’EMDR et l’IMO pourraient n’être qu’une des facettes de l’hypnose.
Mais ce ne sont là que des hypothèses, la pratique de terrain et l’efficacité empirique semble avoir de l’avance sur la recherche fondamentale de l’explication de ces phénomènes.
Se pose enfin la question du mode de fonctionnement de ces techniques. Empiriquement, la plupart des penseurs de ces techniques expliquent grosso modo que les souvenirs traumatiques ne sont pas « intégrés » dans la mémoire autobiographique ce qui explique les réminiscences et autres flash-backs dissociatifs. Les mouvements oculaires en évoquant le trauma « forceraient » en somme l’intégration, tout comme nos vécus quotidiens sont « intégrés » quand nos yeux bougent sous nos paupières pendant le sommeil.
Pour les praticiens en PNL, la position des yeux est révélatrice de la sollicitation d’une modalité sensorielle. Dès lors, les mouvements oculaires « mélangent » et intègrent les différentes sensorialités du souvenir au sein du corps et du psychisme de l’individu plus « unifié », intégré et réassocié.
Pour de nombreux praticiens de l’hypnose, ils en sont une extension ou une sous modalité, avec des principes de fonctionnement et d’efficacité relativement similaires. Focalisation, dissociation, distorsions du temps, absorption, recadrages, suspension partielle de l’éveil, sont des ingrédients tout à fait communs à l’hypnose et aux techniques de mouvements oculaires.
L'Académie Nationale de Médecine souligne d’ailleurs dans un rapport : « En pratique, l’état hypnotique est induit par fixation du regard sur un point lumineux ou fixation auditive par écoute d’un son continu, en même temps qu’est remémoré un souvenir ». L’EMDR et l’IMO pourraient n’être qu’une des facettes de l’hypnose.
Mais ce ne sont là que des hypothèses, la pratique de terrain et l’efficacité empirique semble avoir de l’avance sur la recherche fondamentale de l’explication de ces phénomènes.