Hypnoscope Octobre/ Novembre 2017 - Actualités Thérapeutiques



Nasmiye Guler, ouvrir les yeux - La Semaine.fr

Deux conférences sur l'hypnose médicale sont données à l'hôtel de ville de Metz au mois de novembre. L'une des deux médecins, intervenantes, Nasmiye Guler est convaincue par cette pratique qu'elle utilise depuis cinq ans aux urgences à l'hôpital Mercy où elle exerce mais également en consultation de thérapie brève.
Elle vient d'assurer une nuit de garde aux urgences. Si les traits sont un peu tirés, le dynamisme est toujours là. Sans doute parce qu'elle aime son métier. Nasmiye enchaîne des semaines qui dépassent souvent les 60 heures de travail.
 
A 42 ans, mariée,  elle élève aussi deux ados de 19 et 15 ans. Une de ces femmes, nombreuses, qui savent jongler sur tous les tableaux de la vie. Urgentiste depuis 15 ans, Nasmiye exerce depuis 7 ans à Mercy. C'est dans son bureau de consultations où les plantes s'épanouissent qu'elle reçoit. Très vite, le tutoiement s'installe. Elle est cash, comme on dit. Et c'est sans doute cela que ses patients apprécient. Cash mais pas dure. Nasmiye a le sens des mots. Un bureau pour une urgentiste ? Bizarre. Depuis 5 ans, elle a ajouté une nouvelle corde à son arc : l'hypnose. « J'y croyais sans y croire. Petite, j'essayais d'hypnotiser ma sœur, cela ne marchait jamais. Quand Sandrine Weber m'en a parlé, en bonne cartésienne, je n'étais pas très pour. Elle était convaincue. Nous nous sommes formées ensemble », raconte Nasmiye.
 
Voilà comment les deux femmes en sont venues à utiliser l'hypnose pour soigner les gens. « L'hypnose fait partie de mes outils thérapeutiques. Elle n'est pas exclusive. Je ne vais pas soigner un infarctus avec. » Nasmiye raconte quelques cas. Une patiente dyalisée rhénale venue pour une réduction de l'épaule qui ne voulait pas subir un lourd suivi médicamenteux. « L'épaule a été réduite en dix minutes sous hypnose. » Avec les enfants, cela marche très bien. Nasmiye les « emmène » dans un univers où ils se sentent bien : le tatami de judo, le terrain de foot. Les petits blessés ne pensent alors plus aux soins qu'ils sont en train de subir mais à leurs exploits sportifs. Elle pratique également « des suggestions d'anesthésie » c'est-à-dire expliquer à un enfant que son bras dort.

Modifier les sensations
« On n'efface pas la douleur, on modifie les sensations. Nous possédons deux aires dans le cerveau qui se déclenchent en cas de douleur. Avec l'hypnose, on agit sur le côté physique », décrit Nasmiye. Dans cette pratique, la notion de confiance est essentielle. Elle constitue le ciment de toute relation médicale. « Les patients nous confient leur corps, ce qui représente un gage de confiance absolue. » Petit à petit, Nasmiye a vu l'hypnose gagner du terrain dans le milieu médical. Aujourd'hui, sur les trente urgentistes que compte le CHR de Mercy, quatre (en plus de Nasmiye et Sandrine) sont formés à cette pratique. Nasmiye communique beaucoup pour dire à ses collègues comme au grand public ce qu'est l'hypnose et surtout mettre en garde contre ceux qu'elle appelle "des charlatans". A l'hôtel de ville de Metz, elle va donner deux conférences « pour démystifier l'hypnose. Dire que cet outil thérapeuthique existe et qu'il peut aider les gens ». Mais seulement s'ils l'acceptent.
 
Lors des consultations qu'elles assurent depuis deux ans, Nasmiye enseigne à ses patients comment reprendre le contrôle de leur corps. Durant quatre à cinq séances, elle leur donne les clés pour qu'ils accomplissent de l'auto-hypnose. A ceux qui lui disent, « vous m'avez sauvé la vie », elle répond « non, vous vous êtes sauvé la vie ». Nasmiye a toujours voulu soigner les gens. Depuis toute petite, elle veut « se sentir utile ». Elle a donc suivi des études de médecine à Nancy avant de se spécialiser dans la médecine d'urgence. En même temps, elle donnait naissance à ses deux enfants.

Tournesols
D'origine turque, elle est née à Farésberviller et a grandi à Saint-Avold. Sur sa carte d'identité, elle ne s'appelle pas Nasmiye mais Nasmine. Il y a eu un souci lors de la rédaction de son acte de naissance. Nasmiye, prénom de sa grand-mère s'est transformé en Nasmine. Mais tout le monde l'appelle Nasmiye. C'est elle, cette femme qui adore les tournesols. Une fleur en mouvement, qui ne s'épanouit qu'au soleil.
Par Aurélia SALINAS

Caen. Séance d’hypnose pour aider les patients à passer une IRM - Ouest France

À la clinique Saint-Martin, deux opérateurs en radiologie ont été formés à la communication thérapeutique et à l’hypnose. De quoi aider les patients à surmonter leurs angoisses de l’examen.

Clinique Saint-Martin mardi. Jacques (prénom d’emprunt) est venu passer une IRM. C’est la deuxième fois qu’il tente de le faire. À ses côtés Benoît, opérateur radiologue formé à l’hypnose. Il aide les patients angoissés à l’idée de passer l’IRM à dépasser leur peur.

Jacques est allongé sur le chariot qui doit ensuite glisser vers l’anneau central de l’IRM. Benoît commence par lui parler pour l’apaiser. Il lui demande ce qu’il aime dans la vie. Benoît prend le temps avant de débuter la séance d’hypnose : « Vous serez toujours conscient », le rassure-t-il. Le patient pratique la respiration abdominale. Celle-ci devient moins saccadée et plus tranquille. L’opérateur tente alors une avancée du chariot. Arrête à mi-parcours. Jacques panique. Benoît l’aide à se calmer. Il fait encore une deuxième tentative. Jacques, se retrouve la tête dans l’anneau, pose sa main au-dessus de lui et demande à sortir de là. Malgré le savoir-faire et la patience de Benoît, Jacques ne peut pas. Il est transféré au scanner.

« J’ai suivi une formation de communication thérapeutique plus une formation d’hypnose et douleur aiguë », explique Benoît. « La communication permet de créer l’alliance avec le patient nécessaire à l’hypnose : il faut que la personne soit motivée, coopérative et confiante ». Il précise aussi que l’hypnose n’est pas une finalité « mais un outil en plus pour aider le patient à se remettre dans une conscience positive et ne plus penser au stress de sa maladie, à la peur de l’appareil etc. ». Il sait aussi que certaines personnes sont plus réceptives que d’autres.

« Cela m’a aidé »

C’est au tour de la patiente suivante. Patricia vient de Trouville. Elle entre dans la salle de l’IRM. Benoît lui fait faire le tour de l’appareil. Il plaisante avec elle pour la détendre. Elle se place sur le chariot. Benoît discute avec Patricia, lui demande ce qu’elle apprécie dans la vie. Il débute une séance d’hypnose. La voix est douce et chaleureuse. Elle se détend. Dans sa main, Benoît dispose une poire bouton qu’elle peut actionner si elle souhaite arrêter l’examen. Le chariot s’avance. Benoît rejoint aussitôt la salle de commande de l’IRM. Il continue à lui parler doucement via le micro tout en réalisant les images nécessaires à l’examen de la patiente.

Patricia sort détendue. « J’ai déjà passé une IRM, mais je suis claustrophobe, c’est compliqué à chaque fois ». Quand elle a pris rendez-vous, elle a expliqué sa peur au secrétariat qui lui a proposé une séance d’hypnose avant l’IRM. « Je me suis dit pourquoi pas. Après ça marche ou pas selon les personnes ».  Mais le fait qu’il « me parle m’a déjà rassurée. Et comme il parle presque tout le temps c’est bien ». Elle regrette juste que le son dans le casque « ne soit pas assez fort. Mais cela m’a vraiment aidé ».
Par Nathalie TRAVADON.

L'hypnose combinée à la rééducation pour la prise en charge du SDRC-1 de la main et du poignet - Hypnose-web.com

Le syndrome douloureux régional complexe de type 1 (SDRC-1) est lié à une physiopathologie complexe.

L’objectif de cette étude était d’évaluer l’efficacité de séances de kinésithérapie sous hypnose pour la prise en charge de ce syndrome.

Vingt patients présentant un SDRC-1 au niveau de la main et du poignet ont été évalués de manière rétrospective : 13 femmes et 7 hommes de 56 ans en moyenne (34–75). Treize patients étaient en phase inflammatoire et 7 en phase dystrophique.

Le critère de jugement principal était l’efficacité, évaluée par la douleur (échelle visuelle analogique [EVA], la consommation d’antalgiques), la raideur (mobilités du poignet et des doigts) et la force (pince et poigne). Les critères de jugement secondaires étaient les scores fonctionnels (QuickDASH, PWRE), la satisfaction du patient, la reprise du travail et les effets indésirables.

Les résultats étaient satisfaisants dans tous les cas après 5,4 séances en moyenne. La douleur évaluée par l’EVA diminuait de 4 points, le score PWRE-douleur de 4,1 points, et la consommation d’antalgique était limitée au paracétamol à la demande. Les amplitudes articulaires étaient toujours augmentées, le score QuickDASH moyen diminuait de 34 points, le score PWRE-fonction de 3,8 points, la force de pince augmentait de 4 points et la force de poigne de 10 points. Quatre-vingt pour cent des patients ont pu reprendre leur travail au même poste. Tous les patients se disaient satisfaits ou très satisfaits.

L’hypnose associée à la kinésithérapie semble être un moyen efficace pour la prise en charge du SDRC-1 main–poignet quelle que soit sa phase évolutive.

Physical therapy under hypnosis for the treatment of patients with type 1 complex regional pain syndrome of the hand and wrist :
Retrospective study of 20 cases

J. Lebon, M. Rongières, C. Apredoaei, S. Delclaux, P. Mansat
Unité d’orthopédie et traumatologie de Purpan, institut de l’appareil locomoteur, CHU de Toulouse, place du Dr-Baylac, 31059 Toulouse cedex, France


Rédigé le Mardi 28 Novembre 2017 à 12:00 | Lu 464 fois modifié le Mardi 28 Novembre 2017

Laurent Gross est: Président du CHTIP Collège d'Hypnose et Thérapies Intégratives de Paris,… En savoir plus sur cet auteur