Hypnoscope Juillet 2014 - Actualités Therapeutiques



L'hypnose se fait une place dans les cabinets dentaires - Le Figaro

Aujourd'hui mieux acceptée dans la communauté médicale, cette technique de relaxation et d'analgésie s'avère particulièrement appréciable dans la gestion de la douleur.
L'hypnose gagne ses galons en médecine dans la gestion de la douleur. Récemment, la technique a été utilisée sur une chanteuse professionnelle, pendant son opération d'une tumeur à la gorge, en remplacement d'une anesthésie générale. Chez le dentiste, l'hypnose est également de plus en plus utilisée pour soulager, ou pour détourner l'attention de la douleur, et sera l'un des points abordés au prochain congrès de l'Association Dentaire Française (ADF) en novembre prochain.

«L'hypnose est un état de fonctionnement psychologique par lequel un patient, en relation avec un praticien, fait l'expérience d'un champ de conscience élargi», explique dans un communiqué le Pr Antoine Bioy de l'institut français d'hypnose (IFH). En d'autres termes, une personne hypnotisée se trouve dans un état où sa conscience se dissocie partiellement de la réalité. Nous en faisons tous l'expérience de manière naturelle lorsque, sur un trajet familier, nous n'avons pas de souvenir clair de nos actions des quelques dizaines de secondes précédentes. Ai-je bien fermé ma porte à clef? Est-ce que le dernier feu était vert? Cet état de conscience, tel les rêvasseries enfantines, est proche de l'état d'hypnose utilisé pour la gestion de la douleur.

«Les enfants particulièrement réceptifs»
Au cabinet dentaire, l'hypnose peut remplir plusieurs tâches: elle peut venir renforcer une anesthésie locale, ou la remplacer pour les personnes souffrant d'allergies aux produits anesthésiants. Elle peut aussi soulager l'anxiété des patients phobiques de la roulette, pour qui le stress amplifie la sensation douloureuse. Enfin, un accompagnement hypnotique peut aider à réduire la prise de médicament après les interventions.
«Les enfants sont particulièrement réceptifs à l'hypnose», explique au Figaro Julie Morvan, psychologue et hypnothérapeute de l'IFH. «Pour eux, c'est comme un jeu, et ils se prêtent à l'exercice sans problème. Mais le scepticisme de certains patients au regard de l'hypnose ne définit pas leur réponse aux techniques. La plupart des gens y sont sensibles, du moment qu'ils y mettent un peu de volonté.»
Plusieurs techniques existent, certaines très simples comme l'utilisation d'une voix douce et monocorde. D'autres sont plus élaborées: des suggestions directes d'analgésie - en générant l'idée de froid ou d'engourdissement -, de distanciation de lieu géographique et temporel - en incitant le patient à s'imaginer dans un endroit familier et apaisant -, ou encore de distraction par la confusion, la surprise ou la saturation d'informations.

Créer une atmosphère
«J'ai une grande appréhension des soins dentaires, c'est pourquoi j'ai demandé à être traitée sous hypnose à l'hôpital», raconte au Figaro Christine, infirmière. «Quand on appréhende la douleur, elle prend des proportions bien supérieures à la simple douleur physique. J'ai subi deux opérations, une extraction de dent de sagesse et une dévitalisation, et tout s'est bien passé. L'hypnothérapeuthe a surtout travaillé sur la douleur post-soin et la suggestion de cicatrisation. Je n'ai même pas eu besoin de prendre d'antalgiques après l'opération.» Christine dit ne pas se rappeler tous les détails de l'opération et a perdu la notion de temps, mais elle se souvient du fauteuil, de la lumière, du bruit et de la sensation lorsque le dentiste a extrait la dent. «Je me sentais comme à une réunion ennuyeuse, lorsqu'on déconnecte! Je souhaitais aller le plus loin possible dans mes rêves, donc j'ai choisi d'être dans l'espace. Mais j'étais consciente, et je pouvais répondre lorsqu'on me parlait.»
«L'hypnose s'étend aussi hors du fauteuil de dentiste», ajoute Julie Morvan. «Dès son arrivée, le patient peut être mis dans des conditions favorables pour atténuer son anxiété. Les assistants dentaires peuvent aussi être formés à la communication hypnotique, car un travail dès la prise de rendez-vous est bénéfique. Pour certains patients très anxieux, il est même possible de réaliser une séance d'hypnose préliminaire.»

Un regain d'intérêt récent
L'hypnose, qui s'est historiquement développée dans le champ dentaire depuis le XVIIIe siècle, bien avant les spectaculaires opérations chirurgicales, refait son chemin dans les cabinets médicaux depuis une dizaine d'années. L'IFH forme une cinquantaine de professionnels par an et quelques autres structures proposent des formations similaires. Sur plus de 40.000 dentistes recensés en France en 2013, la pratique reste donc très marginale. «Le problème, c'est que les dentistes exercent dans leur immense majorité en libéral, et il leur est difficile de se libérer plus de deux jours pour notre formation, contrairement aux hospitaliers», explique au Figaro le Pr Bioy. «Ils sont aussi dans l'ensemble mal informés sur les avantages. Ils ne perçoivent pas toujours l'intérêt de l'associer à l'anesthésie chimique et redoutent, à tort, de voir la durée de leurs consultations augmenter.»
L'apport de preuves scientifiques de l'influence de l'hypnose sur des zones du cerveau liées à la gestion de la douleur, notamment sur celles liées à l'action des composés morphiniques, joue en sa faveur. La patientèle est dans l'ensemble très réceptive et demandeuse, affirme Julie Morvan. «L'hypnose peut avoir un tel effet apaisant que parfois, lorsque les patients retournent chez leur dentiste, ils finissent par éprouver une sensation de bien-être une fois assis dans le fauteuil!», assure-t-elle.
Jonathan Herchkovitch

Vaincre sa peur du dentiste grâce à l'hypnose - France Info

© Maxppp Cabinet dentaire
L’hypnose est particulièrement conseillée pour vaincre sa peur du dentiste ou le stress qu’une visite peut engendrer. Julie Morvan, psychologue clinicienne, membre de l’institut français d’hypnose, a l’habitude de travailler sur la peur du dentiste. Quand on parle de cette peur, on parle surtout de la crainte de la douleur.
L’hypnose est un état de conscience modifiée qui existe naturellement chez chacun de nous. C’est une sorte d’isolation sensorielle que le praticien cherche à reproduire en collaboration avec son patient.
Les patients voulant passer par l’hypnose contactent soit directement un dentiste formé à l’hypnose, soit un dentiste non formé et qui se fera assister par un professionnel de la santé pour pouvoir anticiper le soin. L’appréhension peut disparaître après une séance, comme il peut falloir plusieurs séances pour travailler les suggestions spécifiques allant à l’encontre de la peur.
Le point commun de toutes les séances d’hypnose est un besoin moindre d’antalgique, d’anesthésiant et une sensation de confort.
Caroline Tourbe

Info santé 03.07.2014.mp3  (4.53 Mo)


CHU de Dijon: la parathyroïdectomie sous hypnose - Infos-dijon

Deux chirurgies innovantes viennent d’être réalisée : une par robot; l’autre, sous hypnose…
Régulièrement positionné en haut des classements proposés par la presse grand public, le service de Chirurgie endocrinienne du CHU de Dijon est aujourd’hui identifié comme centre de recours régional pour la chirurgie des glandes endocrines. En ce mois de juin, son excellence et son expertise s’illustrent par la réalisation de deux chirurgies inédites pour l’équipe du Docteur Liliana Osmak-Tizon: la surrénalectomie robot-assistée et la parathyroïdectomie sous hypnose.

Surrénalectomie robot-assistée
Les phéochromocytomes sont des tumeurs de la surrénale le plus souvent bénignes. Elles ont pour conséquence une hypertension artérielle sévère et sont généralement traitées par cœlioscopie.
En ce mois de juin, la chirurgie robotique a été employée pour la première fois au CHU de Dijon pour la prise en charge de cette pathologie. Si aucune étude ne permet aujourd’hui de l’attester, il semblerait que l’assistance robotique dans ce type d’opération diminue le risque de variation tensionnelle, constaté lors du traitement par cœlioscopie. Pour cette chirurgie non routinière, l’utilisation du robot apporte par ailleurs plus de confort pour les praticiens.
Ces premières opérations au CHU de Dijon ouvrent de nouvelles perspectives. En effet, l’assistance robotique permet d’envisager de traiter des tumeurs surrénaliennes de taille plus importante et qui doivent aujourd’hui être prises en charge par laparotomie.

Parathyroïdectomie sous hypnose
Les parathyroïdes, au nombre de 4, sont des glandes situées sur la thyroïde et dont la fonction est de réguler le taux de calcium dans le sang. En cas d’hyperparathyroïdie malignée, liée à une tumeur bénigne d’une parathyroïde, on constate un excès de calcium dans le sang. Le traitement chirurgical de cette pathologie se fait communément sous anesthésie générale. S’il est possible de la prendre en charge sous anesthésie locale, cette alternative reste rare au vu de l’inconfort que cela représente pour le patient.
En l’associant à l’hypnose, c’est pourtant une option que le Docteur Liliana Osmak- Tizon et le Docteur Marie-Thérèse Noirot-Letourneau, anesthésiste formée à l’hypnose, proposent désormais aux patients. Ces derniers sont libres d’accepter ou non cette proposition, sachant que l’emploi de l’hypnose représente ici une valeur ajoutée certaine, qu’attestent les premières opérations réalisées en ce mois du juin au CHU. Ainsi, en déconnectant le patient de l’environnement médical, l’hypnose palie l’inconfort de ce dernier et permet de diminuer tout stress éventuel. Par ailleurs, l’hypnose permet de privilégier l’anesthésie locale et donc d’éviter les risques que représente l’anesthésie générale.
A terme, une telle chirurgie associée à l’hypnose présentera d’autres avantages, toujours au bénéfice du patient. Parmi les perspectives se profile notamment celle de la prise en charge de l’hyperparathyroïdie dans le cadre d’une hospitalisation ambulatoire.
Avec ces deux chirurgies inédites, le service de Chirurgie endocrinienne du CHU de Dijon confirme ainsi son expertise et son dynamisme au service des patients.
 
 

Première intervention sous hypnose Jules Cloquet - Club de l'Histoire de l'Anesthésie et de la Réanimation

Jules Germain Cloquet (1790-1883) origine BIU-Santé
Présentation rédigée par Cazalaà Jean-Bernard
 
Le 12 avril 1829, Jules Germain Cloquet (1790-1883), chirurgien français, effectua l’ablation d’un sein pour cancer sous sommeil magnétique (hypnose réalisée par M. Chapelain) au cours de laquelle la patiente ne manifesta aucun signe de douleur.
La patiente fut sortie de son hypnose deux jours plus tard et remis en état d’hypnose en raison de ses réactions émotionnelles à son réveil. Toujours dans un état d’hypnose, elle décéda soudainement au 20ème jour. Pendant cette période, elle répondait aux questions et elle a fait même une promenade en calèche ...
C’est la première intervention publiée en France mais les académiciens ne crurent pas à cette communication. Dominique Larrey « regrette vivement que son honorable confrère ait pu croire en l’influence magnétique et se soit laissé induire en erreur par de pareilles jongleries".
En 1837, à la suite d’une communication sur une ablation dentaire sous hypnose, Cloquet refit son témoignage à l’académie.

Dans l'oeil de Jean-Martin Charcot. Dr Catherine Bouchara sur France Culture

1887. Dans une salle de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, le neurologue Jean-Martin Charcot plonge l'une de ses patientes, Blanche Wittman, surnommée "la reine des hystériques", en état d'hypnose. Son but ? Provoquer chez elle une crise, afin d'étudier les symptômes de la maladie. Spectateurs de cette impressionnante séance, des confrères, mais également des intellectuels...

Charcot, sommité du petit cercle des médecins hypnotiseurs, homme de ressources, plein d'une curiosité digne de celle de l'Enfant d'éléphant de Kipling, occupe jusqu'au 9 juillet la chapelle du centre hospitalier de la Salpêtrière, où sont exposés ses croquis, dessins et autres graphiques médicaux. Car c'est crayon en main que le thérapeute investiguait dans les champs ardus de la psychopathologie, discipline dont il passe pour être le précurseur.

A l'aune de ces croquis, qui révèlent le potentiel esthétique de la possession, regards sur l'émergence d'une pratique toujours utilisée, mais dont les mystères ne sont pas encore levés.

Hystérie et hypnose

Des vieillards aux femmes hystériques.

Charcot, dont le père était carrossier, commence par s'intéresser à la médecine du corps. C'est sur celui des vieillards qu'il se penche notamment, consacrant sa thèse de doctorat, en 1853, à la goutte et aux maladies inflammatoires. Il la soutient à la Salpêtrière, où il est rentré en tant qu'interne cinq ans plus tôt. C'est aussi là-bas qu'il est nommé chef de service en 1862, dans un secteur où sont alités deux cents grands infirmes et malades incurables.

Mais la vétusté des bâtiments entraîne un remaniement des services en 1870. Charcot se voit alors confier la charge de cent cinquante femmes hystéro-épileptiques non aliénées et se trouve confronté à des crises, de grandes attaques qui avaient déjà été décrites par Pierre Briquet, l'un de ses prédécesseurs, médecin à l’hôpital de la Charité.
L'heure est alors à la Révolution industrielle, qui voit le développement des chemins de fer : "Il y avait des accidents. Il y avait des espèces de pathologies que l’on n’arrivait pas à cerner, avec des séquelles très fortes, à la suite de collisions qui n'auraient pas dû entraîner de lésions." affirme Catherine Bouchara, médecin psychiatre et hypnothérapeute à la Pitié-Salpêtrière, auteur du livre Charcot, une vie avec l'image. Charcot est donc amené à travailler sur ces syndromes post-traumatiques, et commence à étudier les mécanismes psychiques :

Maladie psychogène et réhabilitation de l'hypnose

"Hystérie" : le terme a été inventé par Hippocrate d'après le mot "utérus" (hystera).

Il est donc étymologiquement impropre, puisque la maladie concernait aussi bien les hommes que les femmes. D'ailleurs, à partir du moment où il ouvre une consultation externe, en 1853, Charcot publie plus d’une soixantaine de cas d’hystérie masculine.

"A un moment, Charcot a dit : « Nous sommes sur le point de trouver la formule chimique de l’hystérie ! Il cherchait partout, avec les instruments de son époque. Il faisait des enregistrements qui lui permettaient de trouver des graphies pour différencier les zones d’épilepsie. Il calculait tout : le volume des urines, le volume des phosphates… Et il cherchait aussi à la mort des sujets, à la dissection." Dr Catherine Bouchara

Charcot à la Salpêtrière, Liébeault et Bernheim à Nancy... et Freud

Les neurologues sont les premiers à se distancier de Charcot. Ils considèrent que celui-ci s'éloigne trop du terrain de l’anatomo-pathologie. Le bruit court même qu’il se fait duper par certains patients. "Tout le monde, sauf l’intéressé, savait que l’on préparait les malades avant la séance et que l’on répétait certains tours extraordinaires qui n’attendaient plus que la mise en scène du maître.", affirme André Cuvelier en 1987.

Mais, disciple de l'école de Nancy, Cuvelier, qui se plaît à rapporter dans son ouvrage une description peu flatteuse de Charcot par Daudet ("Je n'ai pas connu d'homme plus autoritaire ni qui fît peser sur son entourage un despotisme plus ombrageux"), peut facilement se voir taxer de parti-pris. Car les écoles de Paris et de Nancy (ouverte par Ambroise-Auguste Liébeault en 1860 pour cette dernière) se livrent une guerre idéologique.

A l'hôpital de la Salpêtrière, Charcot se sert de l’hypnose pour mieux comprendre les paralysies hystériques et les différencier de celles dues à des lésions organiques ; il n'en fait pas un usage thérapeutique. Et pour cause, puisque pour le neurologue, la sensibilité à l'hypnotise est propre à l’hystérie.

Du côté de Nancy, Hippolyte Bernheim, confrère de Liébeault et cofondateur de l'école, pense a contrario que l'hypnose peut s'appliquer à tous les patients... à l'exception des hystériques. D'autre part, il utilise cette technique dans le but de faire disparaître les pathologies.
 
Une figure d'envergure a fréquenté les deux écoles : Freud, le fondateur de la psychanalyse. Après avoir passé plusieurs mois à la Salpêtrière auprès de Charcot en 1885 (un séjour clé dans son existence ; Charcot et lui entretiendront ensuite une correspondance), il se rend à Nancy, quatre ans plus tard, pour approfondir ce qu'il sait de l'hypnose et des pathologies psychiques. Il plongera ses patients dans un état de conscience modifié pour leur faire revivre des évènements traumatiques oubliés, mais finira par abandonner l'hypnose, considérant qu'elle est insuffisante pour fonder un traitement…

Depuis Charcot, en sait-on plus long sur l'hypnose ?

Pour Catherine Bouchara, hypnothérapeute qui travaille en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à la Pitié-Salpêtrière, cette technique "n’a rien de magique" : "C'est un phénomène tout à fait naturel que chacun connaît" affirme-t-elle, avant de prendre l'exemple d'un enfant qui, concentré sur son dessin, serait comme plongé en autohypnose.

Mais l'usage que l'on fait de l'hypnose aujourd'hui peut aussi rivaliser en spectaculaire avec celui de Jean-Martin Charcot en son temps - qui, contrairement à Bernheim, n'a jamais proposé de séances d'hypnose en dehors de sa clinique.

Où se situe le siège de l’hypnose ? S'agit-il du cerveau ? "Disons qu’on peut trouver des manifestations d’activation cérébrale sous hypnose, qui se différencient des zones qui sont activées en méditation par exemple.", répond l'hypnothérapeute qui, malgré tout, ne semble pas convaincue que tout soit régi par le cerveau : "Il y a le champ des émotions, il y a le champ de la pensée, il y a la mémoire… Charcot faisait systématiquement les arbres généalogiques des patients. Il remontait dans l’Histoire, dans les pathologies familiales… Tout ça est un ensemble, ça s’appelle l’être humain."

Stress post-traumatique : quelles sont les personnes à risque ? - Sciences et Avenir Santé

© HORST OSSINGER / DPA / AFP
De nombreuses victimes d'accidents souffrent de stress post-traumatique. Une équipe française vient de montrer comment identifier les personnes à risque.

Chaque année, un Français sur dix se rend aux urgences avec un traumatisme à la suite d'un accident. L’immense majorité des victimes n’ont que des blessures légères et quittent l’hôpital rapidement.
 
STRESS. Mais un accident ne provoque pas que des blessures physiques : plusieurs mois après, de nombreuses personnes souffrent encore de symptômes qui peuvent constituer un véritable handicap. Qu'il s'agisse de maux de tête, de peurs incontrôlables ou encore de douleurs diverses (troubles de la vision, de l’équilibre ou irritabilité). Lorsque ces symptômes surviennent conjointement, on parle souvent de syndrome de stress post-traumatique
Quelles sont les personnes les plus à risque ? C'est ce qu'a cherché à savoir une équipe de l'Inserm, menée par Emmanuel Lagarde, directeur de recherche au centre de recherche "épidémiologie et biostatistique" de l'université de Bordeaux. Les chercheurs ont publié leurs résultats dans la revue JAMA Psychiatry. En effet, le syndrome de stress post-traumatique, identifié d'abord chez les militaires, reste assez méconnu dans le domaine non militaire.

Les traumatismes crâniens sont à risque
PATIENTS. L’équipe d'Emmanuel Lagarde a étudié le devenir de 1300 personnes admises aux urgences du centre hospitalier de Bordeaux entre 2007 et 2009 pour un traumatisme.
  Plus de 500 patients souffraient d’un traumatisme crânien léger lors de leur admission à l'hôpital, les autres de blessures diverses, toutes avec une gravité légère ou modérée. Les chercheurs ont mesuré la survenue de symptômes liés au syndrome de stress post-traumatique.

 
RÉSULTATS. Chez les non-militaires, ce syndrome survient chez 2 % des personnes blessées, mais ce chiffre passe à 9 % lorsque le traumatisme est crânien. Par ailleurs, il est plus fréquent chez les femmes et chez les personnes ayant eu un accident de la route ou subi une agression. 
L’apparition du syndrome de stress post-traumatique est aussi influencée par l’état de santé physique et mental de la victime avant l’accident. 
 
PRISE EN CHARGE. Les chercheurs espèrent que ces résultats permettront aux médecins d'identifier plus précocement les personnes qui pourraient être touchées, via des tests psychologiques par exemple, et d'effectuer un suivi plus précoce du patient lorsque celui-ci présente bien un risque.
Pour les guérir, peu de traitement fonctionnent parfaitement, bien que des antidépresseurs et des thérapies cognitives soient communément prescrits.

Lise Loumé

L'hypnose au bloc opératoire atténue l'anxiété. Journal La Dépêche

Dans le cadre de la prise en charge des patients au bloc opératoire de l'hôpital de Lourdes, un des axes du projet de soins est le développement de techniques d'hypnose. Deux infirmières anesthésistes formées nous en parlent.

À quoi correspondent ces techniques d'hypnose ?
L'hypnose est un type de relation particulière entre le soignant et le patient qui va permettre à ce dernier de modifier une perception douloureuse ou de diminuer un état d'anxiété. Les différentes techniques accompagnent l'anesthésie.

Peut-on faire une séance hypnotique au bloc opératoire ?
Oui, celle-ci a pour but d'aider le patient à mobiliser ses propres ressources pour ne plus percevoir, durant un temps, la douleur et/ou l'anxiété.

Qui la réalise ?
Toute personne qui a reçu une formation ; ici, principalement les infirmières anesthésistes. Lors du staff de programmation hebdomadaire des interventions, chirurgiens et/ou anesthésistes proposent un accompagnement aux patients, en fonction de leurs pathologies, de leur anxiété ou sur demande.

Comment s'organise la prise en charge ?
Elle est réalisée par une équipe pluridisciplinaire et commence dès le transfert du service vers le bloc par les brancardiers, relayés par l'aide-soignant et les infirmiers de bloc. L'accueil est primordial. Le relais est pris par l'infirmière anesthésiste dans le calme, en lumière tamisée, de manière positive et en prenant le temps.

Quelles sont les limites de l'hypnose ?
Il faut le consentement du patient et sa compréhension. La barrière de la langue, le refus du patient ou le manque de disponibilité de l'infirmière sont des contre-indications.

Quels sont les bénéfices pour le patient ?
Une meilleure disposition à l'intervention avec un réveil plus serein et une douleur moindre car le patient ne présente pas d'agitation. Des études démontrent une diminution des besoins en drogues anesthésiques.
Quelles sont les évolutions possibles au CH de Lourdes ?
Mettre en place une rencontre formalisée, la veille de l'intervention, auprès des patients susceptibles de bénéficier d'une séance : exercice d'hypnose à visée de relaxation. L'engagement de l'hôpital dans la poursuite des formations sur l'hypnose est indispensable.

Deux techniques d'hypnose
Deux techniques d'hypnose sont utilisées à Lourdes : conversationnelle et sédation. La première s'appuie sur un détournement de l'attention sur un sujet qui détend le patient à partir de mots positifs, une écoute, une reformulation, une gratification du patient qui captent la concentration. La deuxième est un combiné de l'hypnose conversationnelle avec une anesthésie locale (par exemple, une anesthésie loco-régionale). Bien loin de l'hypnose vue à la télévision, ces techniques s'effectuent en partenariat avec le médecin anesthésiste et le chirurgien.

Propos recueillis par Jacot

Rédigé le Vendredi 4 Juillet 2014 à 23:01 | Lu 2281 fois modifié le Mardi 29 Juillet 2014

Le Collège Hypnose & Thérapies Intégratives de Paris assure les formations en hypnose… En savoir plus sur cet auteur